Friday, July 06, 2007

Quand on aime...

...Il faut partir.

Et pourtant, Paris, la vie, ma vie, les miens Je Vous Aime.

Mais j'en peux plus.

De mon job, de Paris, du métro, de mon salaire quasi minable après 3 ans de bons et loyaux services, de mes collègues, de respirer de la pollution, de manger des fruits dégueulasses, d'avoir l'impression non pas de vivre, mais de survivre, de la cantine du taf, des courses chez Champion, d'avoir mal à l'estomac, d'avoir à tout le temps me rassurer en me disant que la roue tourne.

Car non, depuis bien longtemps, elle ne tourne plus.

De penser que je suis bien trop urbaine pour aller vivre en Province.
De suivre les diktats de cette putain de société de consommation qui nous créee des besoins, qui nous obliqge à vouloir toujours plus, tout le temps, à courir après une hypothétique réussite, un bonheur, une horloge biologique...

Car moi, si je regarde bien, de quoi ai-je vraiment besoin ?

D'un ptit chez moi, d'aller au marché, de pouvoir lire, parler (même Mimile du Bar des Sports, ça me va), aller au ciné, faire des temps en temps un peu de shopping, et puis y'a le téléphone, Internet, Myspace...

Mais surtout, de la nature.
De la mer, de la montagne, du silence, de vivre.
De prendre le temps.

Et à Paris, c'est IMPOSSIBLE.
Les seules fois où c'est faisable, c'est au moment des sacros saintes vacances.
Tu parles Charles.
1 semaine, 15 jours à tout casser.

Moi je veux pas que ce soit pendant les vacances que j'ai l'impression de vivre vraiment.
Je veux que ce soit tous les jours.

Pourquoi j'en arrive là ?
Par ce qu'hier soir, j'ai eu peur.
Très peur.
J'ai cru que j'allais mourir.

D'un coup, flash devant le yeux, bras gauche tout endolori, mâchoire engourdie, frissonnements, oppression et impression de ne pas pouvoir respirer, de ne pas être vraiement là, de flotter, de me voir très mal en point de l'extérieur, de ne rien pouvoir faire, que ta tête va exploser et que tes yeux vont sortir de leurs orbites.

Horrible.
Le cauchemard.

Tu es seule, tu dis, ça y est.
C'est fini.
Je vais crever ici toute seule.
Ca va s'arrêter d'un coup.
Pourvu que je ne souffre pas.

Heureusement les pompiers sont rapides.

Donc, rebolote.
Moi qui ne sait pas ce que c'est qu'être malade, et encore moins d'aller à l'hosto, qu'on me fasse des batteries de test, qu'on m'anésthésie complètement...
1 semaine après la clinique et cet horrible passage.
Hôpital.
Salle d'attente.
Inconnus.
ECG.
Toute seule.
Mal dans le corps, mal dans la tête.
3 dum'.
Calmants.
Obligée de raconter ta vie.

Et là, tout lâche.
Les nerfs, la pression, la peur, l'angoisse, le chagrin, la haine, la colère, l'impression de ne vivre qu'un éternel recommençement de moments douloureux.

Honteuse d'avoir à admettre que finalement, on est pas si forte que ça, qu'encaisser et tout porter, à un moment c'est plus possible.

J'en peux plus.
Je suis au bout.
A bout de cette vie.
De ma vie.
Faut que je fasse quelquechose avant qu'il ne soit trop tard.

Par ce que même si les torturés se sont tous mis d'accord pour dire que quand on aime il faut partir, moi j'aime la vie, et j'aime l'idée que j'ai encore plein de choses à faire.
Et j'ai pas envie de partir.

Au figuré si, au propre, non.

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